Anne Désirée Ouloto, soupçonneuse à dessein
Le moins qu’on puisse dire c’est que la ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’administration a de la suite dans les idées en matière de gestion de crise. Interrogée par les sénateurs membres de la commission des affaires des affaires financières et économiques (Cael), le 04 décembre 2024, la nº4 du gouvernement, après un long détour, a fini par emprunter les raccourcis du soupçon et du mélange de genre. « J’ai reçu hier (ndlr : avant-hier) encore une fois, l’ensemble des organisations syndicales avec lesquelles nous avons eu un dialogue d’environ 5 heures d’horloge. J’ai mis un point d’honneur à leur expliqué que nous avons tous intérêts à maintenir et à apaiser le climat social. Je leur ai rappelé le contexte dans lequel la Côte d’Ivoire vit avec la menace du terrorisme au Nord de notre pays, avec les grands bouleversements institutionnels dans plusieurs pays de l’espace Cedeao. Je leur ai rappelé les efforts qui ont été faits par le gouvernement, l’intérêt que nous avons tous à faire en sorte que le président de la République et le gouvernement travaillent toujours dans la sérénité et dans l’intérêt de tous les Ivoiriens. Je leur ai fait comprendre que nous sommes tous assis sur la même branche et qu’aucun des membres de cette grande famille de la Côte d’Ivoire n’a le droit de casser cette branche sur laquelle nous sommes assis. Je leur ai dit qu’ailleurs, dans l’espace Cedeao, nous n’entendons pas parler de revendications de fonctionnaires et de travailleurs, de hausses de salaires, parce que les difficultés sont telles qu’on entend pas parler les syndicats. Et donc, il serait bon qu’en Côte d’Ivoire, nous sachions raison garder et que nous préservions d’abord la paix sociale et que nous fassions en sorte que le gouvernement continue de faire des efforts pour protéger nos frontières et garantir la sécurité des Ivoiriens. Vénérables sénateurs, ce sujet est d’actualité, c’est un sujet d’ordre national pour lequel je demande votre implication. Dans toutes les familles, nous avons des enseignants et il est bon que cette revendication reste du domaine syndical et qu’elle ne se retrouve pas sur les plateformes politiques. Nous avons malheureusement le fort sentiment que des ficelles sont tirées et que malheureusement, là où on a échoué sur le terrain politique on veut certainement exceller dans un domaine fédérateur. Quand on parle de prime, on parle d’argent et bien c’est fédérateur. Que Dieu protège notre pays de toutes velléités de perturbation ! » (Le Matin du 05 décembre 2024). Si les enseignants sont incapables de réfléchir par eux-mêmes, il faut vraiment s’inquiéter pour l’avenir de ce pays !