On croise les doigts

La Côte d’Ivoire peut-elle faire l’économie d’une guerre du foncier de grande ampleur ? Nul ne le souhaite. Et pourtant, chaque jour, ce sont des dizaines, voire des centaines d’honnêtes citoyens désireux d’acquérir une parcelle de terre dans la perspective de s’assurer une retraite confortable, un avenir dans ce pays à la sécurité sociale vacillante qui jettent leur argent par la fenêtre. Pardon, investissent (?) le fruit de leur travail acharné dans le foncier. Y-a-t-il une différence entre ces deux cas de figure ?  La plupart du temps, la possibilité de se faire arnaquer ou de s’attirer des ennuis interminables est énorme ! A bien des égards, les paris sportifs ou le PMU sont porteurs de plus de certitudes que les rêves de foncier !  

Impunité et passe-droits

Dame Corinne Ohouot Dao qui a partagé son désarroi face à la banalisation de la criminalité foncière, le dimanche 16 février 2025 ne dira certainement pas le contraire. Elle qui a perdu 45 millions de F CFA dans une double transaction ! Rien n’indique d’ailleurs que les trémolos dans la voix et ses larmes étouffées suffisent à émouvoir grand monde dans cet écosystème d’impunité et de passe-droits dont jouissent certains individus sans foi, ni loi. Notamment ce gendarme qui lui a lancé au visage, « …vous ne pouvez rien me faire ! ». Pourvu qu’on soit intouchable, ça ne va pas quelque part. Ce n’est pas une émission télé de débat qui va inverser la tendance. Les mailles du filet sont conçues pour laisser passer les tigres et se resserrer sur les mouches.

Anguille sous roche

Pourquoi ces actes restent-ils impunis ? La réponse se trouve dans cette vidéo diffusée le 14 février 2025.

Consulter :https://www.facebook.com/ProgrammeTVLesGbe/videos/1431437918046407/?mibextid=rS40aB7S9Ucbxw6v

On y découvre les mésaventures de M. N’guessan K. Germain, un ressortissant du village d’Assounvouè, dans le département de Toumodi (situé à environ 197 Km d’Abidjan, dans le Centre du pays), confronté à un individu d’origine libanaise. Fort de l’appui d’un procureur de la République ? Qui lui, semble n’avoir cure des preuves brandies encore moins de la procédure pendante devant le Conseil d’Etat ! De grâce, que personne ne croit qu’il y a anguille sous roche ! 

Racines du mal

Les racines du mal résident certes dans une société où la vénalité et la cupidité sont omniprésentes. Une culture du faux. Une société dépourvue d’éthique et de compassion face à la douleur humaine. Alors que sur le terrain politique, le mercure monte ; ce week-end, il ne s’est trouvé aucun leader pour monter au créneau et dénoncer ces injustices qui mettent en péril la cohésion sociale et notre communauté de destin. On a préféré discourir, comme à l’accoutumée, sur le sexe des anges. Aux rares qui se hasarderaient à évoquer la question, il est sans cesse rétorqué, « pays-là, hum ! C’est comme ça oh. Ça ne peut pas changer. »  Chacun s’assoit, Dieu le pousse ! Le Créateur lui-même doit être sidéré devant à pareille résignation.  

En, attendant que la situation d’elle-même ne se décide à s’améliorer, certains acteurs au cœur du système judiciaire, de l’administration préfectorale, accroissent leur patrimoine foncier. Prospérant sur les divisions des familles incapables de préserver l’héritage à elles légué par un patriarche disparu dont l’œuvre d’une vie est ainsi vilipendée. Aucune famille n’échappe à cette déplorable fresque teintée de déchirements, d’accusations de spoliation et de procès sans fin.

Panacée miracle

Heureusement que sur le plateau de NCI 360, Michel Pango, le conseiller spécial du ministre de la Construction, était présent pour annoncer la bonne nouvelle. Celle qui fera des litiges fonciers, un lointain souvenir. Qui sait si les merveilles de cette réforme vantée, l’Adu, la panacée miracle, en plus d’aider les aveugles à recouvrer la vue ne permettra pas aux boiteux de marcher ?  On croise les doigts.

En attendant, les victimes de la criminalité et des injustices foncières n’ont que leurs yeux pour pleurer.

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