Les convergences parallèles et nous

 « Quand on est sélectionneur, on accepte les critiques, ça fait partie du job. Après ce qui m’a dérangé, c’est quand vous vous attaquez aux joueurs ! Ces joueurs qui ont été attaqués sont des joueurs qui évoluent avec Ousmane Diomandé et ça peut le mettre dans une situation délicate. Après ses propos, il pourrait discuter avec son joueur et ça peut mettre un peu d’huile dans le groupe. Nous nous battons tous les jours pour que le groupe fonctionne bien à l’intérieur comme en dehors. Et c’est dommage qu’aujourd’hui, des Ivoiriens se lèvent pour faire ça. Nous sommes tous dans le même bateau. Que ce soit les encadreurs ou les journalistes, nous avons un lien qui est le football ivoirien… ». Vraiment !?

En conférence de presse, le vendredi 27 septembre 2024, Emerse Faé, le sélectionneur national s’est prononcé sur ce qu’il est convenu de qualifier de sortie de route du formateur (?) du footballeur international ivoirien évoluant au sporting club de Lisbonne (Portugal).

Dans un post au vitriol, dans cet exutoire social que sont devenues les réseaux sociaux, au sein d’une société qui se déshumanise au compte-goutte, cet entrepreneur sportif a publiquement détaillé et exposé le contenu de la formation et du savoir-être qu’il inculque à la jeunesse dans son centre de formation.

De cet exercice transpire un trait de caractère inscrit dans le génotype ivoirien. Qui, veut qu’en toutes circonstances ne priment que les intérêts personnels. Même lorsque le tonnerre ne gronde pas !

Il n’y a donc rien de nouveau sous le soleil. En dehors du fait que le coach s’en offusque.

En regardant de plus près et en toute objectivité, qu’est-ce qui unit et lie nos compatriotes, en termes de valeurs ? Quels sont les points sur lesquelles notre société est en accord ? Ces convergences parallèles qui mettent en berne les déchirements fratricides, fédèrent la nation, pour permettre à toutes ses forces vives de faire ensemble des progrès ?

Le football ? La « Séléfanto », comme voudrait le croire -avec candeur- l’ex-cadre de la génération dorée ?

Pas si sûr. La preuve…

Même lorsque par extraordinaire, certains feignent se préoccuper de l’intérêt général, du bien de la communauté, c’est avec dans un coin de la tête l’objectif de tirer à eux la couverture. Cela peu importe le domaine. Nul n’a fait vœu de pauvreté au pays des Eléphants. Le bénévolat gratuit et désintéressé ne constitue pas la tasse de thé la plus prisée.

Comment alors aspirer à bâtir, sur le long terme, une nation entendue comme une communauté humaine ayant conscience d’être unie par une identité nationale lorsqu’en interne, par instinct, la majorité des citoyens – à de rares exceptions –  se définit d’abord comme partisan ou militant d’un parti politique, issu d’une région, d’une communauté spécifique et agit en tant que tel ?

Face aux défis tels que l’éducation nationale, la formation, l’accès à l’emploi, le droit à la santé et à la sécurité, la cherté de la vie et le pouvoir d’achat, l’accès et le droit à la justice équitable, la liberté d’expression, la question de la nationalité, la répartition équitable des richesses auxquelles notre société se trouve confrontée, les arguments sont clivants. Le temps qu’il fait n’échappe pas non plus à ce nauséeux clivage !

Le patriotisme, l’amour du pays sont souvent conjoncturels et circonstanciels, tributaires de la météo politique. Le tout malheureusement sur fond d’une farouche volonté de néantisation du penser différemment. Par tous les moyens !   

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